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Attentat du 13 Novembre 2015

StartFragmentET APRES L’EMOTION ? Le 14 Novembre dernier la France s’est réveillée en état de choc après les terribles attaques de Paris. L’émotion a envahi le pays le figeant dans la stupeur. De l’état de choc nous sommes passés à l’état d’urgence, une situation surement nécessaire pour permettre l’intervention des forces de sécurité et déminer une crise gravissime mais qui ne doit pas perdurer. Dans les minutes et les heures qui ont suivi, les responsables politiques se sont empressés d’enchainer les déclarations dans une fausse trêve de campagne électorale. Dictées par l’émotion ou par un désir sécuritaire, leurs déclarations ne résonnaient que de démagogie et d’irresponsabilité. Je n’avais envie pourtant que d’une chose simple à ce moment là : un peu de raison et de réflexion. Alors justement maintenant, que l’émotion s’estompe, ne serait-il pas temps pour chaque français de passer à la réflexion ? Ces attaques ont bousculé dans une indicible violence notre démocratie. Elles semblent avoir sortie de leur torpeur un peuple hypnotisé par une société de consommation. La génération Bataclan s’est soudainement retrouvée propulsée dans une guerre, mais cela a-t-il était aussi soudain qu’il n’y parait. Depuis des décennies, notre armée livre des combats dans le monde. La France est en guerre et cela ne me semble malheureusement pas nouveau. J’ai presque l’impression qu’elle n’a d’ailleurs quasiment jamais cessé d’être en guerre, mais il était plus simple de ne pas le voir, de ne pas le croire parce que c’était loin : Irak, Afghanistan, Lybie, Mali, Centrafrique, et aujourd’hui Syrie. A trop vouloir l’ignorer cette guerre nous a explosé à la figure. La génération Bataclan vivait dans une insouciante naïveté, comment pouvait-elle ignorer après les attentats de Janvier, ceux du Liban, de Turquie, d’Egypte… que nous pouvions nous aussi être les victimes de ce conflit. Comment ne pouvait-elle pas comprendre que des milliers de migrants fuient chaque jour cette guerre que notre monde capitaliste a construite de ses propres mains. Ils ont tourné la page sur ces alertes comme on tourne la page d'un magazine qui montre la photo d’un enfant échoué sur une plage. Alors je vous redemande : Que reste-t-il après l’émotion ? Cette génération s’est endormie sur sa démocratie et malheureusement, il aura fallu 130 morts pour qu’elle se réveille. Je n’accepte pas ce prix à payer. Moi qui depuis des années, mène un combat syndical et politique pour ramener ces consciences comateuses dans une réalité économique et sociale qui chaque jour nous entraine un peu plus loin dans un déclin. Aujourd’hui, je suis en colère et j’accuse cette génération qui ne se bat plus pour défendre cette démocratie que d’autres ont payé si chère. Je suis en colère contre cette génération plus préoccupée à défendre son confort matériel, son pouvoir d’achat, sa croissance économique que ses convictions et ses libertés. Alors bien-sûr, vous allez me parler de l’union nationale, l’union qui défile fièrement dans les rues le 11 Janvier. Mais où est-elle cette union lorsque l’on voit des milliers de français défiler contre l’égalité pour Tous et qu’il n’y a personne pour défendre la casse sociale. Où est-elle l’union nationale lorsqu’il faut dénoncer la monter du racisme et du populisme. Où est-elle cette union lorsqu’il faut défendre notre démocratie dans les urnes et empêcher la monter du nationalisme. Car le problème, il est bien là. Le peuple a abandonné ses droits et ses devoirs de démocrate. Si aujourd’hui des Français se sentent suffisamment rejetés par notre société pour se réfugier dans une idéologie meurtrière, il est peut-être temps de se poser la question de notre responsabilité individuelle sur cette situation. Chaque fois que nous laissons les discours de division se prononcer, chaque fois que nous laissons les fossés sociaux se creuser, chaque fois que nous choisissons le populisme et l’extrémisme. Alors chaque fois nous permettons aux terrorismes de s’accroitre. Nous avons laissé se constituer un terreau nauséabond en oubliant de défendre nos valeurs, en laissant les gouvernements successifs casser nos acquis sociaux, détruire les emplois publics, piétiner la cohésion sociale. Nous sommes responsables d’avoir laissé s’installer doucement mais perfidement un climat communautaire tendu. Nous avons permis une perte identitaire d’une partie de notre population. Des jeunes qui à cause de discours de division décrochent de notre société, se marginalisent dans le banditisme et se réfugient dans le communautarisme religieux. Faute d’une identité nationale ils se trouvent une identité religieuse internationale. Se contenter de penser qu’il ne s’agit que de simple fou, nous permet surement de nous déculpabiliser mais pas d’affronter la réalité de notre responsabilité. Le nationalisme nourrit le fondamentalisme. Chaque fois qu’un Français pose un bulletin extrémiste dans une urne il nourrit le terrorisme. Comme la France est en guerre, il va falloir devenir des soldats armés de notre humanité, de notre conscience et de nos convictions. C'est-à-dire, redevenir des citoyens responsables. Engageons nous dans notre société, culturellement, sportivement, socialement, politiquement ! Faisons vivre nos projets. Reprenons nos urnes d’assaut pour reprendre notre pays en main. Ne soyons plus ces citoyens qui ne réveillent leur conscience que par le sang. Chaque jour battons nous pour défendre notre démocratie. Luttons contre le racisme, la fracture sociale, la stigmatisation de l’autre. Défendons nos services publics pour assurer notre sécurité. Faisons taire les professionnels de la politique qui sont devenus les capitalistes de notre démocratie. Ceux-là qui mettent plus de cœur à défendre leur fauteuil que notre pays. Faisons entendre notre voix et reprenons les choses en main : Reprenez votre bulletin de vote dans les mains. C’est nous et nous seul qui éliminerons le terrorisme en protégeant nos libertés, en faisant vivre l’égalité et en partageant notre fraternité. Y.M. EndFragment


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